Régulièrement, nous entendons cette remarque lors des prises de vues des photos d’identité : “Heureusement que les appareils photos sont numériques maintenant !”
C’est vrai ! heureusement… Mais qu’est-ce que cette simple phrase raconte de notre métier…
Pour mieux comprendre, j’ai décidé d’interviewer Armelle, la photographe du Studio ah!
– En quoi le numérique est-il si différent ?
ARMELLE : La principale différence est la surface sensible à la lumière, et donc le traitement des informations lumineuses récoltées.
Lorsque l’on parle de photo argentique, ce sont les sels d’argents de la pellicule photo qui sont sensibles à la lumière. En réagissant aux photons contenus dans la lumière, une image latente est créée. Il faut développer cette pellicule photo dans des bains adaptés pour faire apparaître l’image.
Lorsque l’on parle de photo numérique, un capteur composé de photosites se charge de transformer l’information lumineuse en signal électronique.
C’est donc, essentiellement, le développement et la restitution qui est différent. L’essence de la photographie est le même. Les photographes dessinent avec la lumière…
– Que deviennent les photos que l’on ne voit pas ?
ARMELLE : Pour les séances photo en famille : chaque photographe raconte une histoire à travers les photos qu’il présente. Je suis l’auteure de l’histoire. Je sélectionne donc les photos prises lors d’une séance en famille selon le choix créatif et artistique qui m’importe. De ce fait, les photos qui n’ont pas de sens avec ce choix, sont un peu comme les pages de brouillon d’un écrivain ou les croquis d’un peintre. C’était la même chose en argentique. Regardez les planches contacts des plus grands photographes ! En voici deux exemples : une planche contact d’Eliott Erwitt, photographe incroyablement drôle et émouvant, et celle du photographe David Bailey qui réalise un portrait incroyable de Mick Jagger.
– Est-il possible d’associer les techniques argentiques et numériques ?
ARMELLE : Oui, j’ai très envie de réintroduire la technique argentique au studio pour réaliser les photos de famille. Pour l’instant la rapidité du reflex et la qualité incroyable de nos capteurs numériques me plaisent beaucoup !
– Quand êtes-vous passé au numérique ?
ARMELLE : Je suis rentrée à l’école Nationale Supérieure Louis Lumière avec les derniers argentiques professionnels (j’ai acheté un Nikon F100 lors de ma première année), et je suis sortie de l’école au moment de l’apparition des premiers appareils numériques professionnels notamment le Nikon D100. J’ai toujours ces 2 boitiers !
J’ai vraiment vécu la transition du numérique au moment de mes études.
C’est assez rigolo car l’ergonomie de ces appareils n’a pas changé. Mais on est passé de 6,1 millions de pixels à 45,7 millions avec un capteur de folie !
Finalement le D850 que j’ai aujourd’hui est assez semblable au D100 de l’époque. J’utilise ces appareils depuis 20 ans, ils sont devenus le prolongement de ma main et de mon oeil…
– Préférez-vous le numérique ? Pourquoi ?
ARMELLE : Le numérique fait partie des choix évidents aujourd’hui. C’est celui qui permet d’avoir le plus de possibilités créatives au développement et au tirage.
Concernant les photos d’identité par contre, c’est obligatoire ! Les photos doivent être faites en instantané et traitées par un logiciel professionnel dédié. Nous réalisons des photographies d’identité conforment aux normes en vigueur : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F10619. Les démarches en ligne et l’ANTS imposent un format spécifique. Le logiciel est mis à jour régulièrement pour avoir la possibilité de réaliser tous les formats de passeport et de VISA du monde !
Pour les photographies de communication d’entreprise, les portraits corporate, la restitution d’un fichier numérique est une évidence. En effet, l’utilisation sera très souvent sur un objet digitale. Les CV sont réalisés sur word ou un logiciel de mise en page. LinkedIn, Doctolib et les plateformes de freelance requièrent une photographie de qualité qui représente les valeurs et le professionnalisme de la personne photographiée. Enfin, la meilleure des cartes de visite est souvent le site internet. De nouveau une bonne image de soi est essentielle pour mettre en valeur son authenticité.
Quant aux photos de famille, la question n’est pas de préférer le numérique ou l’argentique, mais plutôt de se demander quels sont les besoins et les possibilités de chacune des techniques. La question est davantage de savoir ce que l’on a envie de raconter. Un peintre se pose la question du pinceau, de la peinture, de la toile qu’il a envie d’utiliser pour représenter son modèle.
Au Studio ah !, il me tient à cœur que les photographies de famille rentrent dans le patrimoine. Ceci est à l’image des photographies que l’on a conservées de nos grands-parents et arrières grands-parents. Il convient donc de choisir des supports et techniques d’impressions qui ont une grande longévité. Je réalise mes tirages sur du papier fine art Baryté. C’est la même structure de papier que les papiers que j’utilisais en tirage argentique pendant mes études, le même aspect lisse et sans reflet qui permet de mettre en valeur toutes les nuances d’une photographie des noirs profonds aux blancs purs. Il est certifié FSC et ISO 9706 ce qui lui assure une grande longévité. Il est souvent choisi pour les photographies dans les galeries d’arts.
Vous aussi, venez raconter votre histoire familiale avec Armelle au Studio ah!
Inscrivez-là dans votre patrimoine familial.